Le domaine Hofgut Sternen dans le vallon de l’enfer

Au cœur de la Forêt-Noire, là où Marie-Antoinette faisait halte sur son chemin vers la France et son destin tragique ; là où Goethe aimait passer une nuit, un bel ensemble hôtelier accueille aujourd'hui des hôtes du monde entier.

Dernière édition : 17 août 2014

Quel drôle d'endroit pour installer un hôtel : sous les arches impressionnants d'un viaduc ferroviaire et dans le virage large d'une route nationale à quelques kilomètres de la jolie ville de Fribourg-en-Brisgau. Mais dès qu'on quitte la nationale pour entrer dans cet ensemble de plusieurs bâtiments, on est au calme et sous le charme. Sous le charme de la tradition régionale, de l'histoire et de l'accueil chaleureux.


Le Sternen, ce n'est pas qu'un hôtel. C'est aussi un atelier de verrier, une boutique spécialisée dans les authentiques horloges coucou, un restaurant, une chapelle .... Parmi les bâtiments qui se regroupent autour de la cour centrale, il y a la « Maison de Goethe ». Le poète aimait beaucoup cette belle région qu'est la Forêt Noire et il s'est arrêté à deux reprises au Sternen. Mendelsohn était un autre hôte célèbre du Sternen où il a fait une halte pendant son voyage de noces.

Mais la personnalité la plus célèbre du site est Marie-Antoinette. En 1770, elle est passée par le « Höllental », la vallée de l'enfer, pour rejoindre Strasbourg et la France où elle allait devenir l'épouse de Louis XVI. C'est d'ailleurs à elle que l'on doit la route à travers la vallée : Pour pouvoir passer, elle a financé la construction d'un chemin carrossable là où n'existait qu'un sentier. Il fallait bien ça pour ce formidable convoi emmené par 450 chevaux ! Une fresque sur le mur du bâtiment principal rappelle cette épopée !

L'ancien relais de poste est rapidement devenu hôtel. L'emblème du Sternen rappelle d'ailleurs tous les services qu'on pouvait y trouver. L'étoile : comme l'étoile de Bethlehem, elle indique aux voyageurs une auberge. Les cercles dans l'octogone : les roues des carrosses qu'on pouvait faire recercler. Les calices au nombre de 4 : on sert à boire aux voyageurs venus des 4 coins du monde.

Vacanciers et hôtes d'un jour y sont toujours la bienvenue. Dans le restaurant aux belles boiseries on goûte une cuisine traditionnelle aux produits régionaux (le Sternen fait partie du réseau « cuisine du parc naturel »). Les plats sont préparés avec finesse et beaucoup de goût. Les randonneurs de passage apprécient les « tapas du domaine », une planche présentant de la charcuterie, du fromage et des chutneys. Les familles (ou groupes d'amis) choisissent la « Familienplatte ». Sur ce plateau de famille on trouve un généreux assortiment de steaks, d'escalopes, de légumes, pâtes, pommes frites et salades, le tout pour 49 euros !

Si l'incontournable gâteau Forêt-Noire figure évidemment sur la carte du menu, il faut goûter les gaufres façon Forêt-Noire. Délicieux !

Pour dormir, on a le choix : historique dans la Maison de Goethe, traditionnel dans la bâtisse principale, contemporain au-dessus de la verrerie.

C'est un point de chute idéal pour rayonner dans la région : Fribourg et le lac Titisee sont à proximité, tout comme le sommet le plus haut de Forêt Noire, le Feldberg, ou encore un autre lac célèbre de la région, le Schluchsee. Pour se déplacer, on peut laisser la voiture sur le parking et emprunter le taxi collectif. Un service gratuit avec la carte « Hochschwarzwaldkarte » offerte à partir de deux nuits et qui offre de nombreuses gratuités.

Du Sternen part aussi le sentier de randonnée de la « Ravennaschlucht » (gorges de Ravenna). Après une belle montée, dont des escaliers assez raides), on arrive dans le village de Hinterzarten qui surplombe le lac Schluchsee .On revient tranquillement par le « Löffeltal », la vallée des cuillères (à l'époque, on y forgeait des cuillères). Compter environ trois heures de marche.

 

Pas envie de faire des kilomètres ? Alors on fait la petite balade jusqu'à la petite église de Breitnau, la chapelle de saint Oswald. Datant de 1148, elle est plus ancienne que la cathédrale de Strasbourg.
Dans l'atelier de l'horlogerie on apprend tout sur les fameux horloges « coucou » - même comment est obtenu ce fameux chant ! Les horloges proposées à la vente proviennent d'un atelier à proximité où des artisans les sculptent avec un impressionnant amour du détail. On ne se lasse pas d'observer les petits personnages qui s'animent toutes les heures !

Il est d'ailleurs l'heure de sortir : toutes les demi-heures, l'horloge géante contre la façade de l'atelier fait danser des couples sur une chanson traditionnelle.
Une autre tradition est restée vivante au Sternen : celle du verrier. A l'époque, les verriers étaient nombreux en Forêt-Noire où le bois et l'eau existaient en abondance. Un artiste verrier et un souffleur sur verre partagent leur savoir-faire en travaillant devant les visiteurs.