Munich - Prendre de la hauteur

La forme audacieuse de ses toits a fait connaître le stade olympique de Munich dans le monde entier. Une visite insolite permet de découvrir cette structure faite d’acier et de verre d’une perspective inattendue. Personnes sujettes au vertige, s’abstenir.

Dernière édition : 19 juin 2016

«Si vous avez le vertige, des problèmes de dos ou si vous êtes cardiaque, cette visite est déconseillée». Voilà ce que dit le prospectus vantant la visite du stade olympique par ses… toits !
Alors, soit. J’ai le vertige et, surtout, je ne suis pas sportive. Mais renoncer à une expérience pareille, jamais !

Avant de partir à la conquête des sommets olympiques, direction ses sous-sols pour des explications techniques. Le film de présentation est en allemand, mais on comprend aisément la folie et l’incroyable ingéniosité de cette œuvre conçue par les architectes Günter Behnish et Otto Frei. !

On suit l’installation de ces immenses filets tendus, des fondations qui plongent à 35 mètres dans le sol qui retiennent les cordes qui ancrent les forces de traction solidement dans le sol. Des carrés en verre acrylique ont été ensuite insérés dans ce treillis de câbles.
L’ensemble de la construction révolutionnaire couvre 74 800 m², reliant ainsi plusieurs sites du parc.. 34 550 m² abritent les deux tiers des sièges du stade.
Dûment harnachés, tenant fermement sa ligne de vie, les participants grimpent sur le toit (pas de panique, un petit escalier mène vers le haut). Sous nos pieds, à travers les milliers de carreaux, la vue des 69 250 sièges donne le vertige.

Dirigeons le regard plutôt vers le loin où se profile Munich, les tours de la cathédrale, puis, à l’horizon, l’impressionnante chaîne des alpes. Petit à petit, on s’habitue à évoluer 50 mètres au-dessus du sol. La petite passerelle permet d’avancer en toute sécurité. Ce n’est qu’en rejoignant les pointes du toit que le vertige se manifeste à nouveau, d’autant plus fort que la guide invite à sauter en l’air et à se balancer, ce qui fait tanguer le toit sous nos pieds !
Selon la formule choisie, possibilité de rejoindre le sol par un escalier très raide, ou, bien plus impressionnante, via une tyrolienne à travers le stade !

Dommage, cette pelouse chargée d’histoire, témoin d’exploits sportifs, n’accueille plus de matchs historiques. Le Bayern Munich lui a préféré le tout nouveau stade Allianz Arena construit pour la coupe du monde 2006.

Le stade a alors entamé une nouvelle vocation : accueillir des grands événements culturels. Les Rollings Stones, Michael Jackson, Madonna, Bon Jovi ou encore Bruce Springsteen s’y sont produits à plusieurs reprises. Pour que le stade puisse continuer à accueillir des superproductions internationales, une rénovation complète a été décidée. Le stade s’intègre dans un site devenu le plus grand parc de loisirs urbain.

Au volant d’une BMW

À quelques pas du stade olympique, un autre monde fait rêver !

Le centre BMW Welt est en fait le plus grand concessionnaire dédié à la marque au losange bleu-blanc ! Ici, on a tout loisir de s’informer sur les particularités et détails techniques des derniers modèles BMW mais aussi Rolls Royce. Le «détail qui tue» : (munich06) le parapluie incorporé dans la carrosserie ou encore le plafond resplendissant de minuscules étoiles cousues main…
Le bâtiment lui-même force l’admiration. Œuvre de l’agence d’architecture autrichienne Coop Himmelblau à qui l’on doit entre autres le musée des confluences à Lyon. Avec ses formes arrondies, des lieux inondés de lumières, il rappelle les collines du parc olympique.

Les véhicules tant convoités sont présentés dans une scénographie attractive. Mais le cœur du bâtiment n’est visible que via un petit film : le day storage room. C’est là qu’arrivent les véhicules réceptionnés sur place par les acheteurs.
Deux robots positionnent les voitures pour une dernière inspection. Lorsque le client arrive pour réceptionner son nouveau bijou motorisé, il le découvre sur une plateforme tournante dans une mise en scène surprenante.
Pour apprendre plus sur l’histoire (et le présent) de la marque mythique bavaroise, direction dans le musée attenant..

Le cavalier bleu et le street art

Le point commun entre les membres du mouvement du Cavalier bleu et le street art ? L’art, tout simplement.
Munich regorge de musées. De tous les styles, pour tous les goûts : peintures et sculptures couvrant toutes les époques ; personnages emblématiques de la ville et de la région ; retraçant la petite et la grande histoire, les coutumes ; retraçant les découvertes techniques et j’en passe. Sans oublier les châteaux ! Impossible de les visiter tous. Pour obtenir malgré tout un bel aperçu, direction le Bayerisches Nationalmuseum qui est parfait pour une visite en famille. Dans ces pièces majestueuses, chaque visiteur trouve son bonheur.

Les œuvres d’art exposées couvrent les différentes époques et des salles dédiées à la porcelaine, aux instruments de musique, au mobilier et aux textiles, à l’orfèvrerie, aux armes ou encore aux crèches de Noël offrent un bel aperçu de l’art et de l’histoire en Europe à travers plusieurs siècles. Petit plus, le dimanche, l’entrée ne coûte qu’un euro.

Après ce voyage à travers 2 000 ans d’art (ou presque), retour dans le présent. Direction le Lenbachhaus, berceau du mouvement Der Blaue Reiter (le cavalier bleu) et ce groupement d’artistes d’inspiration expressionniste a été fondé par Vassily Kandinsky, August Macke et Franz Marc. En allant d’une salle à l’autre de la villa, on suit le cheminement des artistes.

La peinture figurative glisse tout doucement vers l’abstrait où l’artiste s’exprime à travers un subtil jeu de lignes et de couleurs. Le spectateur ne contemple plus une représentation d’un paysage, d’une scène de vie, mais sent naître en lui des émotions. La subtile mise en scène permet de comprendre aisément cette évolution fascinante.  L’almanach du Cavalier bleu paru en 1912, jette le pont vers une autre expression artistique, le Street Art. « Peu importe si un Africain a sculpté une figurine il y a 200 ans, si une vieille paysanne peint une image pieuse ou un paysan siffle une mélodie : dès qu’il y a un effort culturel, il est important ».

Direction la Donnersbergerbrücke desservie par le S-Bahn. Le parking sous le pont est aussi sordide que n’importe autre parking semblable (on évite l’endroit à la nuit tombée). Sauf que ses piliers constituent la plus grande galerie de plein air d’Allemagne ans le domaine du street art. Ce mouvement aussi a été initié à Munich, au début des années 80. Des artistes de renom international ont été invités à s’emparer des nombreux piliers soutenant le pont.

Avec comme seule interdiction : pas de sujets sexistes ni racistes.
Le résultat est époustouflant est surprenant par la qualité du travail mais aussi les motifs choisis. Pour en saisir tous les détails, connaître les artistes, mais aussi découvrir d’autres haut-lieux du street art, mieux vaut partir avec un guide.

Surfer à Munich !

La grande vague

Ne vous étonnez pas si, en allant prendre le café tôt le matin, vous croisez un séduisant jeune homme sur son vélo en combinaison de natation, une planche de surf sous le bras et les cheveux encore dégoulinants. C’est tout simplement un des jeunes surfeurs qui s’est adonné à son sport favori avant d’aller au travail.
Faire du surf au cœur de Munich ?

On croit rêver ! Direction le pont près du musée d’art Haus der Kunst, là où le petit cours d’eau Eisbach rejoint le vaste « Jardin anglais ». C’est là où l’eau glacée se brise sur un seuil en béton, qu’une vague constante attire les surfeurs. Mais attention, ce n’est pas un spot pour les débutants : le seuil en béton est dangereux tout comme la rive empierrée, le courant rapide et l’espace réduit. Même des « grands » surfeurs habitués des vagues légendaires à Hawaï ou en Australie ont appris le respect devant cette vague unique : ici, il n’est pas question d’attendre tranquillement la vague, il faut la chevaucher dès que la planche touche l’eau !

Et pour finir, quelques photos du séjour

INFOS

Munich autrement

Soit. La fête de la bière a rendu la ville célèbre dans le monde entier. Et on fera toujours une pause dans un authentique « Biergarten » (jardin de la bière). Mais Munich propose de nouveaux rendez-vous loin des traditions convenues. Juste quelques pistes :

Le Tollwood-Festival (29 juin au 24 juillet) avec des grands concerts, du théâtre acrobatique, de l’artisanat et de la gastronomie du monde certifiée bio.

La pride week (2 au 7 juillet). Des festivals de sports ou de musique, des rencontres estivales festives, de nombreuses fêtes de rues, sans oublier les sites pour le public viewing des matchs de la coupe d’Europe. Ambiance garantie !
Tous les rendez-vous sur

www.muenchen.de/veranstaltungen

Bon plan

Soit, ça peut paraître ringard. Mais un tour avec le bus touristique Hop-on Hop-off est parfait pour voir les principaux sites. La CityTourCard permet ensuite d’utiliser gratuitement tous les transports publics et de profiter d’entrées à tarif réduit dans plus de 70 musées et lieux de loisir. Ensuite, en fonction du temps disponible, il faudra faire des choix difficiles, tant il y a à voir et à faire !

www.simply-munich.com

Adresses utiles

Bayerisches Nationalmuseum, Prinzregentenstrasse 3

http://www.bayerisches-nationalmuseum.de

Lenbachhaus, Luisenstrasse 3

http://www.lenbachhaus.de

 

Visite guidée du Steetart

www.muenchen-safari.de

 

BMW Welt

www.bmw-welt.com

 

Olympiastadium

www.olympiapark.de