Le Guilvinec, une vie au rythme des marées

Ce petit port dans le Finistère sud, est le premier port artisanal de pêche français. Des rochers sculptés par la mer et le vent, une eau cristalline, invitent à des balades vivifiantes. Au pays de Bigouden, la vie est entièrement tournée vers la mer.

Dernière édition : 26 septembre 2020

Pas besoin de montre. Au Guilvinec, on sait quand il est 16h30 : un ballet de goélands dans le ciel annonce la rentrée des chalutiers côtiers dans leur port d’attache.

C’est l’évènement du jour. Ils sont une trentaine à partir chaque matin vers 3 h dans un rayon de 30 à 40 kilomètres des côtes pour capturer des poissons dans leur chalut, sorte de filet de pêche en forme d’entonnoir.

« Ils sortent chaque jour, du lundi au vendredi, contrairement aux chaluts hauturiers, qui partent le temps d’une marée, c’est-à dire 8 à 14 jours », explique Marine de la Cité de la pêche, Haliotika.

Le centre d’interprétation est d’ailleurs le site parfait pour tout apprendre, de façon ludique, sur la pêche. A Guilvinec, premier port français de pêche artisanal, toute la vie tourne autour de la pêche.

C’est à Haliotika que l’on comprend la différence entre pêcheur côtier et hauturier, qu’on découvre les différentes techniques de pêche.

Les visiteurs peuvent même embarquer à bord d’un chalutier, le Bara Breizh, pour partager (virtuellement) la vie de l’équipage pendant une marée de 14 jours. La scénographie est tellement réaliste, avec la reconstitution à l’identique de la passerelle, la cuisine de bord, les cabines et des vidéos que l’on sentirait presque le sol chavirer !

Mais Haliotika raconte aussi l’histoire du Guilvinec, son essor grâce à la sardine, la terrible crise suite à la quasi-disparition de ce petit poisson.
Aujourd’hui, ce port au pays bigouden est réputé pour les crustacés, en particulier la langoustine, la demoiselle de Guilvinec.

Après le retour des chalutiers, assister à la criée termine en beauté la visite de Haliotika. La criée est d’ailleurs bien silencieuse, puisque les enchères (descendantes) se font via un cadran informatique. C’est ici que les professionnels viennent s’approvisionner.

 Dans les barquettes défilent des langoustines, des homards, araignées de mer et crabes, des seiches, des st Pierre, des rougets, du merlan, de la raie, du congre… Les guides présentent les particularités de différents poissons : comme la baudroie à l’aspect patibulaire mais qui a une chaire très fine et se déguste sous le nom mieux connu de lotte.

Dans ce village de pêcheur, le poisson mène à tout. C’est lors de la crise de la sardine, qu’apparaît la fameuse dentelle bigoudène ! C’est une religieuse de la congrégation du Saint-Esprit, qui apprend aux familles dans le besoin le « point d’Irlande ». Même les enfants fabriquent alors de la dentelle pour renflouer les finances..
Mais ne cherchez pas : vous ne verrez pas de femmes se balader avec les fameuses coiffes même si la tradition est restée vivante. De nombreux jeunes font partie des cercles celtiques pour apprendre les danses bretonnes, la musique, la réalisation de costumes richement brodés et de coiffes. Pour pouvoir admirer les costumes traditionnels, il faut assister à une des nombreuses manifestations religieuses ou culturelles auxquelles participent les cercles celtiques.

Au Guilvinec, tout ramène à la mer. Deux petites plages familiales invitent à profiter de l’eau cristalline de l’océan. À marée basse, c’est l’occasion de s’amuser dans les rochers découverts et pratiquer de la pêche à pied (demandez la réglementation à l’office de tourisme !).

Frédérique Treguier propose une sortie insolite : la créatrice de l’épicerie des algues invite à la découverte de ces plantes aux multiples vertus et qualités nutritives.

Algues brunes ou rouges, haricots de mer : dans l’eau cristalline, les différentes algues forment des véritables tableaux.

Frédérique propose d’ailleurs aussi des ateliers de cuisine aux algues qui offrent des arômes subtiles..
Le haricot de mer par exemple se marie très bien avec des légumes, du poisson et on peut même le faire confire et enrober de chocolat !

Plusieurs circuits de balades permettent de découvrir la ville, le port, les environs.
A 7 kilomètres, par le GR 34, se trouve la pointe de la Torche à Plomeur, une presqu’île. Au promontoire de ce site classé naturel depuis 1965, se trouve un tumulus avec des dolmens à demi enterrés. On y a trouvé des ossements humains datant du Néolithique (4 000 ans avant J-C). Mais le site était habité depuis le Mésolithique, c’est-à-dire 10 000 à 5 000 ans avant J-C. ! Les objets trouvés lors des fouilles sont exposés au Musée préhistorique de Penmarc’h. Mais attention, on ne s’y aventure pas par mauvais temps !

Ce matin, la mer était bien calme dans la baie d’Audierne que la Pointe de la Torche sépare en deux plages. Sur la plage la plus protégée, des écoles de surf accueillent les enfants dès l’âge de 5 ans. C’était la journée parfaite pour faire du stand-up paddle. Une image paisible alors que les vagues impétueuses de l’Atlantique en font un spot renommé de sports de glisse : surf, bodyboard, kitesurf, windsurf, standup paddle… La Torche accueille régulièrement des surfeurs de toute l’Europe lors de grandes compétitions.

Le GR 34 fait le tour de la Bretagne sur 2 000 km, du Mont St-Michel à St-Nazaire. En 2018, il a été élu « GR » préféré des Français. L’ancien chemin de patrouille le long des côtes - d’où son nom de sentier des douaniers - passe aussi par Le Guilvinec et Saint-Guénolé. Là, des rochers aux formes mystérieuses sculptées par l’eau et le vent surprennent. L’air est vivifiant et on ne se lasse pas du spectacle puissant des vagues se fracassant contre les rochers. On imagine aisément la fureur de la mer lors d’intempéries.

Les balades à l’air frais ouvrent l’appétit et les amateurs de poissons et de fruits de mer seront comblés dans les restaurants qui font la part belle à la pêche du jour !

Le Guilvinec est le port d’attache parfait pour qui cherche l’authenticité, l’air vivifiant de l’océan, loin des foules.

INFOS

Office de tourisme
Place de la petite sole
29730 Le Guilvinec
Tél. : 02 98 58 29 29
www.destination-paysbigouden.com

Le Guilvinec fait partie du réseau
Sensation Bretagne :

25 stations reconnues pour la qualité de leur accueil, leurs paysages variés, la diversité des activités proposées.
https://www.sensation-bretagne.com/

DORMIR

Maison d’hôte
Villa Kernehan à Treffiagat
Tél. : 06 70 62 99 76
www.villa-kernehan.bzh

MANGER

Bistrot le Rabelais.


Marion et Kevin (au centre), mettent à l’honneur les produits locaux. Poissons et fruits de mer tiennent évidemment une place de choix : poulpe mariné, tartine de sardines aux petits légumes ou ce magnifique plat de lotte snackée avec une sauce au foie gras servi avec du jambon pata negra, un pesto de tomates confites.

Le Rabelais
51, rue Raymond Le Corre,
29730 Le Guilvinec
Tél. 06 72 39 14 83 ou 02 98 58 19 86

Le Poisson d’avril
A l’entrée du port, la vue sur l’océan est imprenable ! Le chef propose des assiettes aussi belles que délicieuses. La carte change en fonction de la pêche côtière. Des mets fins et délicats, de belles associations de saveurs. Bib gourmand au Michelin.

Le Poisson d’Avril,
19 Rue de Men-Meur,
29730 Guilvinec,
Tél. : 02 98 58 23 83

Sortie insolite

Frédérique Treguier, l’épicerie des algues


www.epicerie-des-algues.bzh