Evia Nord, les bains de Sylla

Des eaux thermales chaudes, des oliveraies à perte de vue, des montagnes, des plages désertes. La région nord de l’île grecque d’Evia est d’une diversité surprenante.

Dernière édition : 14 septembre 2018

Pour rejoindre le nord de l’île, deux possibilités : faire une halte à Chalkida avant d’emprunter la route sinueuse qui monte vers le nord, ou prendre l’autoroute depuis l’aéroport d’Athènes jusqu’à Arksistas et traverser avec le ferry.

C’est d’ailleurs l’option que nous recommandons si vous souhaitez explorer toute l’île : commencer dans le nord et descendre au gré de vos envies jusqu’au sud d’où un ferry vous ramènera de Marmari à Rafina sur le continent. De là, il n’y a qu’une vingtaine de minutes pour l’aéroport d’Athènes.

La route passant par la montagne peut paraître éprouvante, surtout lorsque vous loupez, comme nous, l’embranchement de la « bonne » route ! Ça manque cruellement de panneaux routiers et quand il y en a, ils sont écrits en lettres cyrilliques.

La chaussée est souvent affaissée, il y a des chutes de pierre et, surtout, un virage après l’autre. Heureusement que, de temps à autre, même au milieu de nulle part, une petite taverne permet de faire une pause, de se restaurer à n’importe quelle heure.

Pour 10 €, l’aubergiste sert du porc grillé, de la salade, du pain et du tsatsiki, une bière bien fraiche, des fruits. Il ne parle généralement pas anglais, encore moins français, mais on ne repart jamais le ventre vide !

La nature est généreuse  dans le nord. Des forêts de pin (on y récolte la sève pour les vins résineux mais aussi pour les besoins de l’industrie pharmaceutique ou cosmétique), des oliveraies à perte de vue, des plantations de figuiers…

Première halte à la petite ville d’Edipsos, réputée pour ses eaux thermales. Plus de 50 sources jaillissent à 90° C d’une profondeur de 3000 mètres !

Au Grand hôtel des thermes,  un établissement 5 étoiles d’une élégance discrète,

il faut refroidir l’eau avant de remplir les deux piscines de l’hôtel accessibles également en « day spa ». Les deux bassins sont vidées chaque nuit afin d’éviter le moindre traitement chimique.

A l’extérieur, des nageurs sont agglutinés là où l’eau thermale sort des rochers. Une eau réputée soulager entre autre les rhumatismes. Des petits lagons naturels s’y sont formés dans lesquels les gens s’allongent en quête de guérison.

Des rochers  teintés de rouge, de jaune, de vert et une mer turquoise forment une palette de peintre impressionniste. Selon la légende, ses sources d’eau chaude auraient été l’œuvre du dieu Héphaïstos à la demande de la déesse Athena afin qu’Hercule puisse y puiser des nouvelles forces après ses tâches héroïques. Aristote et Plutarque auraient apprécié cette eau chaude et le général romain Sylla aurait été guéri d’une maladie de la peau.
Le restaurant à la carte de l’hôtel est « délocalisé » en plein air au-dessus de la mer, avec vue sur la Grèce et le bout e l’île. Le clapotis des vagues et la saveur des plats nous font oublier la longue route.

Revigorés par les bons plats et la natation dans les eaux thermales, nous reprenons la voiture pour pousser plus loin, jusqu’au bout de l’île afin de rejoindre Cavos d’où des petits bateaux rejoignent les petites îles de Lichadonissia, réputées pour leur allures de paradis. Sans GPS et sans carte détaillée, nous n’y sommes jamais arrivés…. Peut-être parce que nous étions distraits par la beauté du paysage,

en suivant une petite route enserrée d’une côté par la mer allant d’une couleur bleu profond au turquoise et des oliveraies surmontés par des pentes vertes de l’autre.

Ça et là, des jolies maisons bien entretenues. Les couleurs sont un régal pour les yeux  entre le vert argenté des oliviers, le vert gras des pins, l’éclat orangé des bignonias, le rose vif et le blanc immaculé des lauriers roses.

Nous loupons également la belle plage de Gregolimano presque à la pointe de l’île où est installé le Club Med, mais nous profitons pleinement de l’ambiance dans les villages et petits ports traversés.

Nous nous arrêtons pour boire un (café) frappé

en observant le va et vient des habitants, puis pour déguster un poisson tout juste pêché  dans une taverne en bord de mer.

 La vie est belle !